En Afrique, une transition électrique sur deux roues


Des techniciens d'Opibus assemblent une moto électrique dans leur entrepôt, à Nairobi, au Kenya, le 15 février 2022.

L’histoire de Tolu Williams avec les motos électriques a commencé comme un simple hobby. Il y a une décennie, cet ancien juriste passionné de mécanique est devenu depuis l’Asie son tout premier moteur. Pour l’adaptateur aux rues cahoteuses de sa ville, Lagos, la capitale économique du Nigeria, il a lui-même renforcé le châssis et les suspensions. Devant l’intérêt de proches et de moins proches, il a répété l’opération « deux fois, puis trois, puis quatre, et c’est finalement devenu une véritable entreprise »raconte-t-il.

Sa société, Savenhart Technology (Siltech), assemble des deux-roues et trois-roues électriques dont il importe la batterie et le moteur d’Asie et d’Europe. L’entrepreneur a aussi travaillé à la mise au point d’un modèle sur mesure pour la start-up nigériane Metro Africa Xpress (MAX). Cette plate-forme d’abonnements pour mototaxis et livreurs, en pleine expansion, commercialise désormais ses propres scooters électriques.

« L’objectif est d’en réussir 10 000 d’ici à 2024 »déclare Tolu Williams au téléphone depuis le Ghana, où MAX est en train de se développer. « Ce marché est encore tout nouveau, mais si l’on regarde le niveau de pollution et de congestion dans les grandes villes africaines, tout laisse penser que les deux-roues électriques à un fort potentiel sur le continent »affirme-t-il.

Moins de 400 sur quelque 2,1 millions de véhicules immatriculés

En comparaison du parc automobile américain, européen ou chinois, les véhicules électriques (autos comme motos) sont encore une rareté sur le continent africain. Les données sont parcellaires, mais, au Kenya, l’un des pays les plus avancés dans cette technologie, on en dénombrerait moins de 400 sur quelque 2,1 millions de véhicules immatriculés. Pour autant, les projets se multiplient et plusieurs gouvernements ont commencé à dévoiler des plans ambitieux.

En Ouganda, pour la nouvelle année, le président, Yoweri Museveni, a ainsi annoncé être en discussion avec « certains investisseurs »afin que les conducteurs de « boda-bodas » (les mototaxis en Afrique de l’Est) puissent troquer leurs véhicules à essence contre des deux-roues électriques. « Gratuitement, un simple échange »at-il assuré, sans donner plus de détails sur l’opération.

Lire aussi : Energie : « En Afrique, la priorité est d’investir dans des projets pour les 600 millions d’habitants privés d’électricité »

Au Kenya, l’objectif officiel est de compter 5 % de véhicules électriques, tous types confondus, sur l’ensemble du parc d’ici à 2025. Au Rwanda, le pays qui s’est engagé le plus tôt à soutenir le mouvement, le prix de l’électricité dans les stations de recharge est plafonné au niveau du tarif industriel, et ces engins sont exemptés de droits de douane et de TVA depuis 2021. Les mêmes exonérations sont désormais appliquées depuis quelques mois au Bénin, où les motos électriques , comme au Togo voisin, ont commencé à gagner du terrain.

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En bref

En Afrique, une transition électrique sur deux roues

Des techniciens d’Opibus assemblent une moto électrique dans leur entrepôt, à Nairobi, au Kenya, le 15 février 2022. PATRICK MEINHARDT / AFP L’histoire de Tolu Williams avec les motos électriques a commencé comme un simple hobby. Il y a une décennie, cet ancien juriste passionné de mécanique est devenu depuis l’Asie son tout premier moteur. …

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