En Italie, le gouvernement Meloni s’en prend à l’homoparentalité


Une manifestation de défense des droits des homosexuels, à Milan (Italie), le 18 mars 2023. Sur la pancarte : « Expliquez-lui, vous, à mon fils, que je ne suis pas sa mère.  »

Près de 10 000 personnes se sont rassemblées le 18 mars, place de la Scala, dans le centre de Milan, pour manifester, un stylo à la main. La majorité d’entre elles, LGBT+ ou sympathisants de gauche, entendaient ainsi protester en réponse à une décision prise par le gouvernement de Giorgia Meloni : cinq jours plus tôt, en effet, le maire de Milan, Giuseppe Sala (Verts), a expliqué avoir reçu une lettre du ministère de l’intérieur lui demandant de cesser d’enregistrer à l’état civil les naissances d’enfants de couples homosexuels.

Si l’édile a affirmé qu’il se conformerait à l’ordre préfectoral, il a également précisé qu’il continuerait à se battre pour garantir une reconnaissance des droits des parents de même sexe et de leurs enfants. La justice italienne n’a pas encore clairement tranché sur la question de l’adoption, si bien que certains tribunaux du pays se sont prononcés en faveur de l’adoption par un partenaire d’un couple homosexuel des enfants de l’autre partenaire, permettant de facto d’enregistrer des naissances par mère porteuse pour des parents de même sexe.

Opposition farouche à la gestation pour GPA

La manifestation milanaise semble avoir ouvert un chapitre de confrontation sur le thème des droits civils en Italie, une « nouvelle bataille idéologique de la droite », selon l’ancien président de la Chambre, Roberto Fico. Le 14 mars, une commission du Sénat a rejeté la proposition de règlement de l’Union européenne visant à reconnaître les droits des enfants, y compris ceux issus de couples de même sexe, et à adopter un certificat européen de filiation. « Tous les enfants devraient avoir les mêmes droits, indépendamment de la façon dont ils ont été conçus ou sont nés, et de leur type de famille »expliquait, en décembre 2022, Didier Reynders, le commissaire européen à la justice.

Lire aussi (en 2022) : Article réservé à nos abonnés La Commission européenne veut respecter les droits des enfants issus de familles homoparentales

Si, pendant sa campagne électorale, Giorgia Meloni avait souligné son opposition « à toute discrimination fondée sur les choix sexuels », elle précisait aussi dans son programme politique sa volonté de lutter contre l’adoption par les couples homosexuels, tout comme son opposition farouche à la gestation pour autrui (GPA). Le gouvernement ultraconservateur de la première ministre souhaite désormais s’en tenir à la reconnaissance des unions civiles, adopté en 2016, et ne pas ouvrir la porte aux mères porteuses.

« Ce tour de vis n’est pas une surprise, car certaines forces politiques au gouvernement ne veulent pas entendre parler des thématiques LGBT », explique Alice Redaelli, présidente d’Arcigay Milano, l’une des principales associations LGBT+ de la Péninsule et organisatrice de la manifestation du 18 mars. « Mais les réponses du pouvoir ont été violentes, avec une manière populiste de poser les enjeux », déplore-t-elle.

Il vous reste 48,53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *