« La City de Londres ne veut pas d’une course au moins-disant réglementaire »


Chris Hayward est le directeur des politiques de la corporation de la City. Ce rôle, pour lequel il est élu durant cinq ans, fait de lui l’un des principaux lobbyistes du centre financier londonien.

Quel a été l’effet du Brexit sur le centre financier ?

Ma grande crainte au moment du Brexit était que nous perdions des milliers et des milliers d’emplois. Cela ne s’est pas concrétisé. En mars 2022 (d’après le pointage du cabinet EY), nous en avions perdu 7 000.

Nous continuons à attirer des talents du monde entier. Nos règles de droit sont un attrait majeur pour les entreprises qui s’installent dans la ville, de même que notre fuseau horaire (entre l’Asie et l’Amérique) ou notre langue. Laissez-moi vous donner un exemple de la prospérité de la ville : nous avons six nouveaux gratte-ciel en projet en ce moment. Cela n’indique pas une ville qui manque d’ambition ou de succès.

En décembre, le chancelier de l’Echiquier, Jeremy Hunt, a présenté une série de réformes réglementaires. Vous satisfont-elles ?

Il s’agit d’excellentes annonces, qui visent à renforcer la compétitivité de la City. L’une des choses qui nous semblent les plus importantes est l’introduction d’un objectif secondaire donné aux régulateurs, qui devra désormais également prendre en compte la compétitivité du secteur. Une bonne réglementation et une bonne croissance sont les deux faces d’une même pièce, nous avons besoin des deux, ensemble.

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S’agit-il d’une déréglementation, d’un retour au régime dit « light touch » des années 2000 ?

Non, je ne crois pas. De nombreux journalistes m’ont posé cette question : s’agit-il d’une course au moins-disant réglementaire ? Nous n’en voulons pas. Il s’agit d’une réglementation responsable et compétitive.

Vous êtes personnellement contre le Brexit, mais maintenant qu’il a eu lieu, pensez-vous qu’il vous offre des opportunités ?

Oui, cela nous a permis de signer des accords de libre-échange avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Et regardez ce qu’il se passe avec la Suisse : nous discutons d’un accord de reconnaissance mutuelle des services financiers. Cela n’aurait pas pu se produire tant que nous étions dans l’UE. Il devait être signé à la fin de l’année 2022, c’est maintenant repoussé au troisième trimestre 2023, mais ce serait un grand pas en avant.

L’UE ne vous a accordé qu’une seule équivalence financière [une forme d’homologation] alors que les États-Unis en ont vingt et une. Vous n’avez presque rien obtenu…

Nous avons été déçus. En ce moment, lorsque je vais à Bruxelles, il est très difficile de parler à la Commission. Le problème est qu’il faut d’abord régler les problèmes politiques, en particulier le protocole nord-irlandais. Mais pour moi, le divorce est terminé. Il est temps de créer un Royaume-Uni indépendant mais avec des liens forts avec l’UE. Il faut mettre en place le forum de discussion prévu par l’accord sur le Brexit dans les services financiers.

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Chris Hayward est le directeur des politiques de la corporation de la City. Ce rôle, pour lequel il est élu durant cinq ans, fait de lui l’un des principaux lobbyistes du centre financier londonien. Quel a été l’effet du Brexit sur le centre financier ? Ma grande crainte au moment du Brexit était que nous …

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