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Le Sénat mexicain a approuvé mercredi une réforme de l’institut électoral du pays, une décision qui, selon les opposants, sapera la démocratie mais qui, selon le président, permettra d’économiser de l’argent et de réduire les privilèges politiques.
Les législateurs ont voté à 72 voix contre 50 en faveur de la refonte controversée de l’organisme chargé de superviser les élections au Mexique. Les opposants ont immédiatement déclaré qu’ils contesteraient les changements à la Cour suprême. Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes.
La réforme doit encore être promulguée par le président Andrés Manuel López Obrador, mais cela est considéré comme une formalité puisqu’il soutient l’initiative, qui réduirait la taille de l’institut et limiterait ses pouvoirs de contrôle et de sanction.
Certains députés de l’opposition brandissaient des affiches sur lesquelles on pouvait lire : « Morena veut voler les élections », faisant référence au parti au pouvoir de López Obrador, Morena. Le Mexique a des élections présidentielles prévues pour l’année prochaine.
L’initiative législative, connue sous le nom de “Plan B”, a été proposée par le président en décembre après qu’il n’a pas obtenu suffisamment de voix au Congrès pour une réforme constitutionnelle entraînant des changements électoraux plus profonds.
Le président a nié à plusieurs reprises que le paquet de réformes puisse mettre en péril les élections au Mexique, affirmant que l’initiative vise à réduire le budget important de l’Institut national électoral et à mettre fin à ses privilèges.
López Obrador et ses partisans ont critiqué l’institut électoral depuis 2006 lorsqu’il s’est approché à 0,56% des voix pour remporter la présidence et a dénoncé sa perte comme frauduleuse.
Lui et ses partisans ont lancé un mouvement de protestation de masse.
Bien que l’institut ait confirmé sa victoire écrasante en 2018, López Obrador s’est plaint à plusieurs reprises du coût élevé de l’organisation d’élections au Mexique et a cherché à réduire le budget de l’institut.
Il dit fréquemment que l’organisme indépendant est entre les mains de l’élite.
Certains Mexicains voient des similitudes avec la rhétorique utilisée par l’ancien président américain Donald Trump et l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro avant les élections dans ces pays qui visaient à éroder la confiance dans le processus.
Beaucoup au Mexique considèrent l’institut électoral comme un pilier clé de la démocratie moderne du pays. Après 71 ans de régime de parti unique ininterrompu, l’opposition a finalement percé en 2000.
(PA)
