Les autorités iraniennes annoncent l’amnistie de milliers de prisonniers


L'ayatollah Ali Khamenei, à Téhéran, le 3 février 2023.

A l’occasion du 44e anniversaire de la révolution islamique de février 1979, le Guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, a décidé d’accéder à la demande de Gholamhossein Mohseni-Ejei, le chef du système judiciaire iranien, et de gracier des milliers de conservé. L’ayatollah Khamenei attribue régulièrement des grâces collectives lors des grandes fêtes religieuses ou nationales, en accord avec la justice. Cette annonce intervient deux jours après la libération sous caution, après sept mois de détention du réalisateur iranien Jafar Panahi.

L’ayatollah Ali Khamenei « a accepté de gracier et de réduire la peine d’un nombre important d’accusés en lien avec des incidents récents ou ayant été condamnés » dans d’autres affaires, annonce le communiqué publié sur le site de M. Khamenei.

Dans une lettre adressée à Ali Khamenei, Gholamhossein Mohseni-Ejei a justifié sa demande de grâce par le fait que, selon lui, « de nombreuses personnes, notamment les jeunes, ont commis de mauvaises actions et des crimes en raison de l’endoctrinement et de la propagande de l’ennemi ». « Les plans des ennemis étrangers et des courants contre-révolutionnaires ayant échoué, beaucoup de ces jeunes regrettent leurs actions »ajoute le chef du pouvoir judiciaire, alors que l’intensité des manifestations est fortement réduite.

Selon l’agence de presse des militants des droits de l’Homme iraniens Hrana, quelque 20 000 personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans le mouvement de contestation décrétée par la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne agée de 22 ans. Plus de 500 personnes ont été tuées, dont 70 mineurs, selon les ONG des droits humains.

Le communiqué ne précise pas le nombre de personnes concernées par cette mesure. « Des dizaines de milliers » de détenus sont susceptibles d’en bénéficier, selon des médias. Les binationaux et les personnes condamnées pour « corruption sur terre »charge passible de la peine capitale pour laquelle quatre protestataires ont déjà été effectués, ne seront notamment pas concernés, selon l’agence IRNA.

Les conservées pour « espionnage au profit d’agences étrangères »pour avoir été en relation directe avec des agents étrangers ou encore pour avoir commis un meurtre ou provoqué des blessures intentionnelles, des destructions ou des incendies de biens publics, ne bénéficieront pas davantage de la mesure de grâce, ajoute la télévision d’État.

De son côté, l’autorité judiciaire a annoncé sur son site Mizan Online News Agency que les individus arrêtés en lien au mouvement de protestations ne seront relâchés qu’ils signent une « déclaration de remords et un engagement écrit de ne pas répéter un crime intentionnel similaire ».

Lire aussi : Le réalisateur iranien Jafar Panahi a été libéré sous caution après sept mois de détention

Arrestation et condamnation de journalistes

Par ailleurs, la cheffe du service société du quotidien Jambon MihanElnaz Mohammadi, « a été arrêté dimanche à Téhéran après sa convocation »a révélé le journal réformateur Chargh sur son site, sans plus de précision. Mmoi Mohammadi est la sœur de la journaliste de Ham Mihan, Elaheh, détenue depuis septembre dans la prison d’Evine à Téhéran. L’Autorité judiciaire a inculpé Elaheh Mohammadi en novembre de « propagande contre le système » et « complot contre la sécurité nationale » pour avoir couvert l’affaire Mahsa Amini.

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La justice a en outre condamné à un an de prison le journaliste Hossein Yazdi, incarcéré depuis le 5 décembre à Ispahan (centre), a révélé Chargh. M. Yazdi était le directeur du site d’actualité politique Mobin 24 basé dans cette ville.

L’Association des journalistes de Téhéran a annoncé début janvier que plus de trente journalistes iraniens étaient toujours incarcérés en lien avec les manifestations. Fin octobre, plus de trois cents journalistes et photojournalistes iraniens avaient refusé dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté [leurs] confrères et pour [les] avoir de privés [leurs] droit »notamment l’« accès à [leurs] avocats ».

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Le Monde avec AFP et Reuters



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En bref

Les autorités iraniennes annoncent l’amnistie de milliers de prisonniers

L’ayatollah Ali Khamenei, à Téhéran, le 3 février 2023. – /AFP A l’occasion du 44e anniversaire de la révolution islamique de février 1979, le Guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, a décidé d’accéder à la demande de Gholamhossein Mohseni-Ejei, le chef du système judiciaire iranien, et de gracier des milliers de conservé. …

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