Islamabad
CNN
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L’ancien président du Pakistan, le général Pervez Musharraf, est décédé à Dubaï des suites d’une longue maladie à l’hôpital américain de Dubaï, selon un communiqué de l’armée pakistanaise. Il avait 79 ans.
Dans une déclaration envoyée à CNN, de hauts responsables militaires ont exprimé leurs “sincères condoléances” pour la “triste disparition du général Pervez Musharraf”.
“Qu’Allah bénisse l’âme du défunt et donne de la force à la famille endeuillée”, lit-on dans le communiqué.
Les hommages et les messages de condoléances ont afflué des politiciens pakistanais.
Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a exprimé ses “condoléances et sa sympathie à la famille” de l’ancien dirigeant dans un communiqué dimanche.
Le président du Sénat pakistanais, Muhammad Sadiq Sanjrani, a également exprimé sa « profonde tristesse et chagrin », tandis que le parti Tehreek-e-Insaf, dirigé par l’ancien Premier ministre Imran Khan qui a été évincé lors d’un vote de défiance l’année dernière, a déclaré : “Nos prières et nos condoléances vont à sa famille et nous partageons leur chagrin.”
En images : l’ancien président pakistanais Pervez Musharraf
L’ancien dirigeant, qui vivait en exil volontaire à Dubaï aux Émirats arabes unis depuis 2016, a pris le pouvoir à l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif – le frère aîné de Shehbaz Sharif – lors d’un coup d’État militaire en 1999 et s’est nommé président en 2001, tout en restant à la tête de l’armée. Il a continué à diriger le Pakistan en tant que président jusqu’en 2008.
Musharraf est devenu un allié clé des États-Unis après les attentats terroristes du 11 septembre et il a tenté de devenir une figure indispensable dans la lutte contre l’extrémisme islamique.
Mais son passage au pouvoir a été entaché de controverses et il a été accusé de violations généralisées des droits de l’homme et d’oppression.
Son mandat a été ponctué par deux tentatives d’assassinat ratées en 2003. En novembre 2007, il a déclaré l’état d’urgence, suspendu la constitution du Pakistan, remplacé le juge en chef et fermé les chaînes de télévision indépendantes.
Musharraf a déclaré qu’il l’avait fait pour stabiliser le pays et lutter contre la montée de l’extrémisme islamiste. L’action a suscité de vives critiques de la part des États-Unis et des défenseurs de la démocratie. Les Pakistanais ont ouvertement appelé à son retrait.
Sous la pression de l’Occident, Musharraf a par la suite levé l’état d’urgence et convoqué des élections, tenues en février 2008, au cours desquelles son parti s’est mal comporté.
Il a démissionné en août 2008 après que la coalition gouvernementale a commencé à prendre des mesures pour le destituer.
Musharraf s’est ensuite exilé mais est retourné au Pakistan en 2013 dans le but de se présenter aux élections nationales du pays. Au lieu de cela, ses plans se sont effondrés alors qu’il s’est empêtré dans un réseau d’affaires judiciaires liées à son mandat au pouvoir.
En 2019, il a été condamné à mort par contumace pour haute trahison. La décision a ensuite été annulée.
Musharraf vivait à Dubaï depuis mars 2016, lorsque la Cour suprême du Pakistan a levé une interdiction de voyager, lui permettant de quitter le pays pour se faire soigner là-bas.
Il était marié à Sehba Musharraf et avait un fils et une fille.