Inga Sempé, assise sur le canapé Ruché qu’elle a imaginé pour Ligne Roset et offerte de ses créations : table télescopique Grand Lunatique (Ligne Roset), lampe portable Mousqueton (Hay), coupe en verre soufflé (Filligraani). À ses pieds, tapis Mirage (Golran). Laura Stevens/Fmagazine
Son intérieur va à l’opposé des décorations minimalistes ou chichiteuses. Chantre de l’anti-épure, le designer n’aime rien tant que la poésie des objets simples, des jardins et des mots. Portrait d’une personnalité au caractère bien trempé.
Au cœur du populaire 10e arrondissement parisien, cette ancienne manufacture de boulons et d’agrafes pour ju-pes et soutiens-gorge a gardé toute son âme du début du siècle dernier. Comme un immeuble de Brooklyn à la française, le bâtiment en brique de sept étages, œuvre de l’architecte Lucien Bonnier, ardent défenseur du pittoresque, s’érige en sentinelle de la bonne humeur, devant des barres d’habitations en béton tristement banales . À ses pieds, une oasis de verdure. À l’étage, aux balconnières en acier brut noir, le jardin secret d’Inga Sempé.
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« Le rêve de ma vie, c’est d’avoir un jardin. Je l’ai aux fenêtres, c’est la dose de campagne qui me suffit à Paris. Mais bon… on ne peut pas se promener dedans», plaisante-t-elle. Ce matin d’avril, le ciel de Paname s’est habillé du voile d’un jour sans soleil. Les grandes fenêtres du salon, au premier étage, laissent entrer les rayons tamisés comme pour mieux révéler l’inventivité et la poésie des objets…