Tirs simulés sur Macron et des « bougnoules » : relaxe en appel pour deux sympathisants d’Éric Zemmour


La décision est inattendue. La cour d’appel de Paris a relaxé mercredi en appel deux sympathisants d’Éric Zemmour qui avaient été condamnés en première instance pour avoir diffusé des vidéos simulant des tirs sur Emmanuel Macron et les Insoumis Raquel Garrido et Alexis Corbière. L’avocat des deux députés LFI, Xavier Sauvignet, a annoncé son intention de se pourvoir en cassation, se disant « très étonné » par cette décision « très déstabilisante ».

« La cour infirme le jugement » de première instance, « relaxe » les deux prévenus et « déboute » les parties civiles de leurs demandes de dommages et intérêts, a indiqué le président de la cour, Jean-Michel Aubac. Les motivations de la décision n’étaient pas disponibles dans l’immédiat.

L’une des vidéos litigieuses montre un homme arborant une casquette « Ben vois », un tic de langage d’Éric Zemmour transformé en slogan par ses fans. Il est filmé en train de s’exercer avec un fusil à lunette dans un stand de tir. « Ben voyons les amis, on va éclater qui, là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental », s’esclaffe le jeune homme, avant d’ouvrir le feu. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise : « Ah, Emmanuel Macron ! » et décoche un second tir.

Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme, fusil en main, explique « s’entraîner à chasser du (Raquel) Garrido sauvage » avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant le député LFI Alexis Corbière .

En mars 2022, Benjamin S., un militaire alors âgé de 21 ans, et Alain R., un cuisinier intérimaire de 30 ans, avaient été condamnés respectivement à quatre et trois mois de prison avec sursis et interdiction de port d’arme pendant cinq et trois ans. Le premier pour provocation à commettre des infractions non suivies d’effet, le second pour complicité.

Un « humour noir et gras »

Ces deux sympathisants d’Éric Zemmour, qui s’étaient rencontrés lors d’un meeting de l’ancien candidat à l’élection présidentielle, avaient également été condamnés à verser solidairement, au titre du préjudice moral, 3 000 euros au député LFI Alexis Corbière et 5 000 euros à Raquel Garrido, sa compagne et ex-porte-parole du parti, aujourd’hui également députée. Emmanuel Macron ne s’était pas constitué partie civile.

Les vidéos litigieuses « ont dépassé les limites admissibles de la liberté d’expression », avaient révélé la procureure lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Paris. Les deux prévenus défendaient « l’humour noir et gras » et soulignaient que les vidéos incriminées avaient été réalisées uniquement pour faire rire leurs amis et mises en ligne à leur insu.

Dans un communiqué publié fin décembre 2021, Éric Zemmour avait « condamné » ces vidéos. « La question, c’est de savoir si on peut mettre en scène la mort d’adversaires politiques » en s’abritant derrière « la liberté d’expression », a souligné Me Sauvignet.



Source link

En bref

Tirs simulés sur Macron et des « bougnoules » : relaxe en appel pour deux sympathisants d’Éric Zemmour

La décision est inattendue. La cour d’appel de Paris a relaxé mercredi en appel deux sympathisants d’Éric Zemmour qui avaient été condamnés en première instance pour avoir diffusé des vidéos simulant des tirs sur Emmanuel Macron et les Insoumis Raquel Garrido et Alexis Corbière. L’avocat des deux députés LFI, Xavier Sauvignet, a annoncé son intention …

Tirs simulés sur Macron et des « bougnoules » : relaxe en appel pour deux sympathisants d’Éric Zemmour Lire la suite »

Abonnez vous

Recevez les dernières actualités dans votre boite mail.

You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again.