« Voir une légume pousser est une telle satisfaction !»


ENTRETIEN – La présentatrice passionnée de cuisine prête sa voix « Potagers : si on semait ! », un documentaire proposé sur France 5 à 21 heures

Le jardin d’Éden était un jardin nourricier et Adam un jardinier, ainsi que le rappelle Florent Quillier, historien. Si le documentaire, réalisé par Lionel Baillon et raconté par Julie Andrieu ce lundi soir sur France 5, remonte le temps, du potager de Louis XIV au sein du domaine royal de Versailles aux jardins ouvriers créés fin XIXe, il n’en fait pas moins la part belle à notre époque. On y croise des collégiens à la main verte pleins d’enthousiasme. Ou un influenceur potager qui filme ses légumes comme des stars et compte quelque 100. 000 abonnés. Un film instructif et très inspirant. Julie Andrieu nous en dit plus.

TVMAGAZINE. – Pourquoi avez-vous souhaité « raconter » ce documentaire ? Vous semblez-il complémentaire de votre émission hebdo « Les potagers de Julie » ?
Julie ANDRIEU. – France 5 nous a en effet donné l’occasion d’approfondir le sujet du potager sous un angle historique et sociétal. Avec toutes les initiatives actuelles qui en font un lieu d’échanges, de rencontres, de reconnexion à la nature, voire de reconstruction. Sur une aussi l’opportunité, comme je l’ai fait, d’apprendre à valoriser la terre pour se nourrir, la vertu première du jardin. Le Covid nous a fait réaliser que nous bénéficierons en avoir besoin. Nous avions un peu tous perdu ce savoir élémentaire en un siècle. Cuisinant depuis 25 ans, je réalise essentiellement qu’il est de savoir comment produire mes végétaux.

Vous ne souhaitez pas réaliser ?
Non, je n’ai vraiment pas le temps. J’ai deux enfants petits, je tourne «Les Potagers de Julie», «Les Carnets de Julie», j’ai lancé un magazine… Un documentaire est très chronophage, c’est ce qui fait la noblesse de l’exercice .

« Même si ça demande une certaine culture culinaire et un peu de temps, il faut tendre au bio et diminuer les protéines animales »

Julie Andrieu auprès de TV Magazine

L’éducation, la transmission vous paraissent-elles essentielles ?
J’ai été sollicitée, après mes émissions, par un lycée de Versailles, où j’habite, pour aider une classe de seconde à mettre en place un potager dans la cour. Apprendre ce savoir, créer de la solidarité et faire en sorte que ce jardin pérenne soit pour les années suivantes. Je vais donc leur enseigner les bases. Je ne m’investis pas qu’à l’écran. Mais cette transmission me semble indispensable avec une génération coupée du vivant par la saturation d’écrans, de communication virtuelle. J’essaye vraiment d’en conserver mes enfants, ça prend du temps car il faut redoubler d’imagination pour leur offrir autre chose ! Mieux connaître la nature passée par le potager, une balade en forêt, un rapport aux animaux… Un potager dans un établissement, ce n’est pas possible mais pourtant ce serait l’idéal, pour changer le contenu de chaque assiette à la cantine aussi.

Le potager est-il un remède évident à la malbouffe ?
Bien sur. Voir une légume pousser est un tel émerveillement, une telle satisfaction, un jeu finalement. Et cela incite à manger autre chose que des produits transformés. Même si ça demande une certaine culture culinaire et un peu de temps, il faut tendre au bio, diminuer les protéines animales. Mais la nourriture doit rester un plaisir, il ne faut pas tout diaboliser, y projeter angoisses et névroses !



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