« Je ne peux pas vous donner cette information. » Telle était la phrase entendue le plus souvent ce mercredi, tant côté français qu’ukrainien, en réponse aux questions sur la visite à Paris, organisée à la haine et tenue secrète jusqu’au dernier moment, du président Zelensky. Pour des raisons de sécurité. L’homme que les forces russes, au besoin appuyées par les groupes spéciaux de Wagner, ont essayé d’éliminer physiquement à plusieurs reprises est en danger, tant dans son pays qu’à l’étranger et lors de ses déplacements.
À Paris, sa sécurité était ainsi « dans les mains de nos partenaires français », consentait à nous préciser l’ambassade d’Ukraine, les services secrets des deux pays collaborateurs. C’est un avion de la RAF, l’armée de l’air britannique, qui l’avait auparavant conduit à Londres. À Orly, c’est toujours à bord d’un Airbus gouvernemental britannique qu’il est arrivé, tard dans la soirée, accueilli par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu… histoire de donner le ton du dîner élyséen.
Même si le risque d’une attaque en territoire britannique, français ou belge (jeudi à Bruxelles) est « assez faible » selon un spécialiste, il faut compter avec le savoir-faire éprouvé des espions russes, qui ont à leur actif – ou passif – l’empoisonnement de plusieurs ex-agents ou opposants à l’étranger, comme Sergueï Skripal en Angleterre. Silence radio aussi sur le lieu d’hébergement du président en tenue de combat permanente : le nom d’un grand hôtel parisien l’Intercontinental, habitué à des hôtes « sensibles » et suffisamment aisé à sécurisé, était évoqué, mais sans confirmation officielle.
De même, la députée européenne Nathalie Loiseau se disait mercredi soir incapable de confirmer si Volodymyr Zelensky s’exprime au Parlement européen, comme il l’a fait en présence au Congrès américain et à Westminster, ce jeudi. Il a une « invitation ouverte en permanence » et est très attendu en ce jour de sommet des Vingt-Sept, mais le brouillage sur son agenda dans la capitale belge était maintenu le plus longtemps possible.